Joli Joli
2024
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« Rien n’est plus comme avant, tout commence aujourd’hui, car tout dorénavant sera joli joli. » Et ce film est mimi mimi. « Joli Joli » est en effet une sympathique comédie musicale hivernale – dont l’intrigue commence d’ailleurs durant la Saint-Sylvestre – et donnant le ‘la’ non seulement à Clara Luciani, mais aussi à de nombreux acteurs qui s’essayent au chant, tels que William Lebghil, Laura Felpin, José Garcia, Vincent Dedienne ou encore Grégoire Ludig.
Outre la diversité des nombreuses chansons composées par Alex Beaupain (allant de la bossa nova à des thèmes plus mélancoliques), le dernier long-métrage de Diastème forme une symphonie de chorégraphies (certes souvent simples mais parfois déjantées) mais aussi et surtout de couleurs. Les jeux chromatiques, de lumière et d’éclairage permettent de créer de belles scènes avec un réel cachet visuel.
Le côté rétro du film, flirtant peut-être quelquefois avec le kitsch, s’inscrit néanmoins parfaitement dans l’histoire qui prend place à la fin des années 1970. « Joli Joli » se veut en effet être une suite de romances empreinte d’une touche de nostalgie du cinéma de l’époque ; romances au pluriel car une multitude de couples s’y forment, s’y rompent et s’y reforment, dans des intrigues dramatiques et à l’eau de rose, mais pas uniquement.
Le long-métrage n’est de fait pas aussi léger qu’il ne le paraît de prime abord. Avec des pointes d’humour (parfois caustiques) ou de vraies touches de sérieux, « Joli Joli » critique sans ambages certaines mentalités de la décennie 1970, en particulier dans le monde du cinéma (notamment de la Cinecittà) dans lequel se retrouvent presque tous les personnages. Les comédiennes et comédiens transmettent ainsi par le biais du romantisme des messages ouvertement féministes et de tolérance vis-à-vis de l’homosexualité, comme l’illustrent le personnage incarné par Vincent Dedienne, la formation inattendue d’un couple lesbien et l’absence bienvenue de scènes explicitement charnelles. Le film nous rappelle enfin que malgré la récurrence des quiproquos sentimentaux, des ratés et des souffrances qu’ils peuvent générer, l’amour vaincra toujours, d’une façon jolie jolie.
Axel Chevalier
“Nothing is the same as before, everything begins today, because everything from now on will be pretty pretty.” And this film is indeed pretty sweet. “Joli Joli” (literally ‘Pretty Pretty’) is a charming winter musical – whose plot begins on New Year’s Eve – and features not only Clara Luciani, but also a number of actors who venture into the world of singing, including William Lebghil, Laura Felpin, José Garcia, Vincent Dedienne and Grégoire Ludig.
In addition to the diversity of the many songs composed by Alex Beaupain (ranging from bossa nova to more melancholy themes), Diastème’s latest feature film is a symphony of choreography (often simple, but sometimes crazy) and, above all, color. Chromatic and lighting effects create beautiful scenes with a real visual cachet.
The film’s retro feel, flirting perhaps at times with kitsch, nevertheless fits perfectly with the story, which takes place in the late 1970s. Indeed, “Joli Joli” is a series of romances with a touch of nostalgia for the cinema of the time; romances in plural, as numerous couples make, break up and get back together, in a dramatic plot, a bit soppy at times, but not exclusively.
In fact, the film is not as light-hearted as it first appears. With touches of humor (sometimes caustic) or real gravitas, “Joli Joli” unabashedly criticizes certain mentalities of the 1970s, particularly in the world of cinema (especially Cinecittà), in which almost all the characters find themselves. Through their romanticism, the actors and actresses convey openly feminist messages and tolerance of homosexuality, as illustrated by Vincent Dedienne’s character, the unexpected emergence of a lesbian couple and the clever omission of explicitly carnal scenes. Finally, the film reminds us that, despite the recurrence of sentimental misunderstandings, failures and the suffering they can generate, love will always triumph, in a pretty, pretty way.
Axel Chevalier