Quai d’Orsay
(The French Minister)
Meilleur Acteur dans un second rôle – Césars
Meilleur espoir masculin – Lumières
Prix Spécial du Jury – Saint-Sébastien
Meilleur scénario adapté – Prix Jacques Prévert
2014
FR EN
C’est au Quai d’Orsay, plus précisément à l’hôtel du Ministre des Affaires Étrangères que Bertrand Tavernier a installé en 2011 le tournage de ce qu’il nomme sa « première comédie ».
Adaptation d’une bande-dessinée française du diplomate et cinéaste français Antonin Baudry le charme de film réside dans le respect de son metteur en scène vis-à-vis d’une œuvre littéraire aux détails nombreux. Alors que les adaptations de bandes-dessinées françaises se heurtent au mur inexorable de l’échec, « Quai d’Orsay » parvient grâce à la vision et au talent de son réalisateur à conjuguer avec justesse une ambiance et un rythme. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, derrière les couloirs exigus et les bureaux démesurés du ministère, le réalisateur du « Juge et de l’assassin » compose avec subtilité les notes d’une aubade de l’absurde.
Dans cet enchevêtrement de scènes, « Quai d’Orsay » forme une œuvre de l’absurde n’hésitant pas à tromper le réel que ce soit par l’espace ou le son.
Au-delà de son travail esthétique, Bertrand Tavernier dirige sous les tempos fluctuants d’un free jazz un duo merveilleux. À travers les chapitrages incessants d’Héraclite, s’agite avec frénésie un ministre au sérieux de comique obstiné de concept aussi sec qu’un vieux Stabilo jaune. Incarné par un délirant et fantastique Thierry Lhermitte le personnage du ministre parvient malgré un sérieux sans faille à produire un attachement bien curieux. Raphaël Personnaz épouse lui les traits de son créateur, jeune normalien, maître du langage.
Autour de ce joyeux binôme naviguent des personnages tout aussi bien écrits qui forment à travers de délicieuses répliques une œuvre cocasse. « Quai d’Orsay » est donc ce bazar ordonné qui sous la présence d’une actualité diplomatique explore le rire et tantôt l’hilare.
Sacha Garcia
It is at the Quai d’Orsay, more precisely at the hotel of the Minister of Foreign Affairs that Bertrand Tavernier set up in 2011 the shooting of what he called his » first comedy « .
Adapted from a French comic book by French diplomat and filmmaker Antonin Baudry, the film’s charm lies in its director’s respect for a literary piece with many details. While the adaptations of French comics run up against the inexorable wall of failure, « The French Minister » manages, thanks to the vision and talent of its director, to combine with accuracy an atmosphere and a rhythm. Because that’s what it’s all about, behind the cramped corridors and the disproportionate offices of the ministry, the director of « The Judge and the Assassin » subtly composes the notes of an ode to the absurd.
In this tangle of scenes, « The French Minister” forms a piece of the absurd, not hesitating to deceive reality, whether through space or sound.
Beyond his aesthetic work, Bertrand Tavernier directs a marvelous duo under the fluctuating tempos of free jazz. Through the incessant chaptering of Heraclitus, a minister with a seriousness of concept as dry as an old yellow highlighter is frantically agitated. Played by a delirious and fantastic Thierry Lhermitte, the character of the minister manages to produce a very curious attachment despite his unfailing seriousness. Raphaël Personnaz embraces the features of his creator, a young graduate of the Ecole Normale Supérieure, a master of words.
Around this joyful pair navigate characters equally well written that form through delicious lines a comical piece. « The French Minister » is thus this orderly chaos that under the presence of a diplomatic news explores the laughter and sometimes the hilarity.
Sacha Garcia